25.1.05

2046, for the sake of love

J'avais adoré In the mood for love du cinéaste de Hong Kong, Wong Kar Waï. Ayant peur d'être déçu par son dernier film, 2046, je n'étais pas allé le voir à sa sortie. Fort heureusement une deuxième chance m'a été donnée de le voir, qui plus est dans une sympathique salle du 18ème (Studio 28), dans le cadre du festival Télérama. Et ce fut un choc, peut-être encore plus grand que celui que j'avais ressenti en découvrant In the mood for love. C'est un film si envoûtant, si riche d'images et de sensations, si complexe dans sa narration, que j'ai peur d'en parler mal. Tant pis, je tente et que Wong veuille bien me pardonner.



Je tente, je tente, facile à dire, mais après il faut l'écrire ce commentaire. Car les gens vont cliquer pour lire l'article en entier et si tu n'as rien écrit sur le film, ils vont être vachement déçus, tu peux en être sûr. Ils vont se dire : "quoi ? On me dit d'aller sur un blog où l'on peut trouver des commentaires sur des livres ou des films, et puis en fait de commentaires, on n'a que des mots, des mots sans queue ni tête, des mots qui ne mènent à rien." Pourtant je dois vous avouer qu'écrire sur ce film me semble au-delà de ce que je sais faire. Un mot me taraude pourtant, un mot qui peut-être vous fera comprendre pourquoi j'aime énormément ce film, mais j'espère que cela ne vous donnera pas envie de le fuir. C'est un film littéraire. Il l'est bien-sûr car le personnage principal est un journaliste-écrivain qui écrit le scénario d'un film de science-fiction (2046). Il l'est dans cette recherche du passé dans le présent, ce qu'on a l'habitude d'appeler une recherche proustienne. Il l'est dans ces mots en voix-off qui épousent l'action, qui enveloppent les personnages comme une deuxième peau. Oui, nous avons notre peau ordinaire avec laquelle nous bougeons, nous faisons l'amour. Et cette seconde peau qui est faite de mots, et qui bien souvent s'entend assez mal avec la première. Ce film parle de cela et la caméra de Wong Kar-Waï est comme une troisième peau qui essaie et réussit miraculeusement à nous relier à ces personnages qui ne nous ressemblent pas et qui pourtant nous ressemblent , car nous avons comme eux les mêmes problèmes de peau.
Et Maggie Chung glissant d'un film à l'autre, et toutes ces actrices magnifiques. Tony Leung Chu-waï époustouflant comme il l'était dans In the mood for love. Et l'amour ? Quoi l'amour ? Eh bien l'amour, est-ce qu'il meurt à la fin ? Non, cette fois encore il s'en sort. Woah ! Chouette !

Pardon, Wong, pardon. Les mots, vous savez, ça ne se contrôle pas toujours. Et quand ça se contrôle c'est parfois trop. Alors refaites nous vite un autre film.

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22.1.05

Les monologues du vagin

  Eve Ensler est certainement quelqu'un de peu commun. Pour écrire le texte de cette pièce, Les monologues du vagin, cette américaine est allée interviewer plus de deux cents femmes en leur posant des questions aussi saugrenues que : "il sent quoi votre vagin ?" et "si vous mettiez des habits à votre vagin, ce serait quoi ?". Je trouve ça assez gonflé. En tout cas, moi, je n'aurai pas osé ;).
Et pourtant je dois reconnaître que cette audace est payante. Le spectacle qui en résulte est vraiment jubilatoire, servi qu'il est par trois personnes - avant d'être comédiennes - qui apportent à ce texte, tour à tour désopilant, grinçant, tendre, hargneux, terriblement factuel ou poétique, leur chaleur, leur force, leur faiblesse et leur complicité. Elles s'appelent Dani, Rachida Brakni et Marie-Lou Berry. Bravo à toutes les trois. Et félicitations à Eve Ensler.  


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15.1.05

La douce empoisonneuse, difficile de ne pas succomber !


  Je suis content : je viens de terminer La douce empoisonneuse du finlandais Arto Paasilinna, un livre qui m'attendait dans ma bibliothèque depuis près de 3 ans et que j'avais pourtant très envie de lire pour avoir beaucoup aimé Le lièvre de Vatanen du même auteur. Et j'ai aussi beaucoup aimé cette histoire d'une vieille dame qui se fait régulièrement racketter et même molester par son neveu et deux de ses copains, jeunes paumés, "affreux jojos" qui vivent de petits larçins qui peuvent parfois virer au crime. Mais un jour (ça pourrait être un titre d'un film d'Audiard), "la vioque se rebiffe".

L'on assiste alors à une série d'épisodes très burlesques au cours desquels la vieille dame va dévoiler des ressources insoupçonnées. Je n'en dis pas plus, même si le suspens est ici secondaire derrière la manière drôle, très pince-sans-rire, avec laquelle Paasilinna nous narre cette histoire en nous décrivant au passage les travers de la société finlandaise. Le ton est celui des comédies des années cinquante, celles de Capra ou de Lubitsch, et on se surprend à éclater de rire devant son livre. Je ne sais si ce livre a été porté au cinéma, mais il mériterait de l'être. Pour l'adaptation, parmi les réalisateurs d'aujourd'hui, je verrais bien un Cedric Klapish (L'auberge espagnole) ou pourquoi pas un Pedro Almodovar. Et vous ?

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8.1.05

Une étrange affaire à Rennes

C'est en baguenaudant dans les rues de Rennes tout récemment que je suis tombé sur cet étrange graffiti


Et quelques mètres plus loin, on me demandait tout de go :

Invitation pour le moins équivoque ...
J'ai enquêté de mon côté mais sans succès. Aussi ai-je résolu de mettre l'affaire entre les mains d'un spécialiste ...

L'inspecteur Adamsberg*, qui était justement de passage à Rennes, est sur le coup ...
(*)Voir les romans policiers de Fred Vargas - Editions Viviane Hamy.

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5.1.05

Le joueur d'échecs de Zweig au Lucernaire

  
Je suis allé voir hier soir au Théâtre du Lucernaire à Paris la pièce "Le joueur d'échec" tirée de la nouvelle de Stephan Zweig. C'est un double coup de coeur qui m'amène à parler ici de ce spectacle : pour Zweig et pour ce petit et grand théâtre du Lucernaire, petit par ses 2 petites salles (la rouge et la noire), environ 200 places en tout, mais grand par la qualité de ses spectacles. Cela fait une quinzaine d'années que je le fréquente, et je ne me souviens pas d'avoir été une seule fois déçu. Je me souviens d'être sorti enthousiasmé maintes fois.

Ce théâtre ainsi que le cinéma et le chouette café au rez-de-chaussée ont été menacés de fermeture l'an dernier et sauvés notamment grâce à la mobilisation des spectateurs et des habitants et commerçants du quartier. C'est une bonne nouvelle. Savourons la.

L'intrigue du Joueur d'échec : le narrateur, très modeste joueur d'échecs, embarque sur un paquebot pour une traversée de 15 jours en même temps que le champion du monde de ce jeu, Czentonic, réputé imbattable mais également homme de peu d'éducation. Le narrateur fait alors la connaissance d'un texan vaniteux qui provoque Czentonic sur son terrain. Au cours d'une des parties qui s'ensuivent, intervient un autre passager, autrichien comme le narrateur, dont les conseils avisés permettent de mettre Czentonic en échec. Celui-ci, piqué au vif, propose alors à l'inconnu une nouvelle partie le lendemain.   

La suite est terrible et je vous invite à lire la nouvelle de Zweig pour la connaître. Et si vous le pouvez, allez voir cette pièce où André Salzet joue seul tous les personnages du drame avec une superbe maestria. A la fin de la pièce (qui dure moins d'une heure), le comédien revient dire quelques mots au public, resituant la nouvelle dans la vie de Zweig (écrite en exil en 1941, l'oeuvre évoque très précisément la période de l'Anschluß et les exactions qui l'ont accompagnée; profondément meurtri comme est l'un de ses personnages par cette ignominie, Zweig se donnera la mort avec sa compagne en 1942). André Salzet nous explique très brièvement qu'il a dépassé les 800 représentations de cette pièce (!) et que pour lui, chaque représentation est différente. Chapeau l'artiste !

[J'ai emprunté l'image de l'affiche au site au-theatre.com qui donne sur cette page les coordonnées du spectacle et des avis de spectateurs.]

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4.1.05

Le tsunami du 26 décembre 2004

Ce qui n'était pour beaucoup d'entre nous qu'un mot aux consonnances exotiques est devenu en quelques heures une catastrophe à l'échelle planétaire, faisant 150000 morts selon les derniers bilans.


Katsushika Hokusai : La grande vague de Kanagawa

Devant la soudaineté et l'ampleur de ce désastre, les mots semblent dérisoires. Mais la générosité, elle, est au rendez-vous, comme une vague venant au devant de la vague meurtrière, pour soulager les survivants. La page Tsunami de wikipedia permet de mieux comprendre ce qui s'est passé. Pour la générosité, Google a rassemblé sur cette page les liens utiles vers les associations (France uniquement).

En voyant les images du tsunami, il m'est revenu en mémoire un film que j'avais vu enfant et que je n'ai jamais revu depuis mais dont certaines images sont encore gravées dans ma mémoire : Typhon sur Nagasaki avec Jean Marais et Danielle Darrieux. J'avais réalisé alors (j'avais 7 ou 8 ans, je crois, et c'est mon papa qui projetait le film) que nous vivions sur une terre qui, d'un jour à l'autre, pouvait nous donner congé. 

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